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Archives « Dumping cosmos: les nouveaux esclaves »

Révolu, le temps de l’esclavage ?

Ils sont Portugais, Polonais, Roumains, Slovènes, Bulgares… Et ce sont des esclaves. Vous aussi, en lisant ces mots, vous avez l’impression de revenir quelques siècles en arrière ? Ce temps où des personnes étaient privées de toute liberté et étaient considérées comme des objets à la merci d’un puissant. Cette époque qui nous semble si lointaine et qu’on espérait révolue, grâce à l’émergence de révolutions, de mouvements de contestation et l’évolution de ce que l’on appelle aujourd’hui les Droits de l’Homme. En 1948, nous pensions en avoir définitivement fini avec l’esclavage, grâce à la rédaction de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.

Article 4

« Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. »

Article 23

« 1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.

2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. (…) »

Alors pourquoi parlons-nous encore aujourd’hui d’esclavage ?

L’esclavage au XXIème siècle

Yannick Bovy, réalisateur et militant syndical et associatif, a décidé de dénoncer cette nouvelle forme d’esclavage dans une production de décembre 2013 : « Dumping Cosmos : les nouveaux esclaves ».

Il y rapporte le quotidien de travailleurs étrangers venus en Belgique pour « se faire exploiter à un meilleur prix que chez eux ». Comment est-ce possible ? Grâce à la directive européenne sur le détachement. Concrètement, cette directive permet aux employeurs d’envoyer leurs travailleurs dans un autre État membre de l’Union européenne. Une fois de plus, nous pouvons identifier une volonté politique d’ouvrir les frontières nationales pour penser plus large ; autrement dit, de mondialiser.  Mais cette directive a ses limites. Outre la concurrence provoquée par la mondialisation, il y a un réel acharnement à esquiver les lois. Les employeurs cherchent à tirer le plus de profit et exploitent les différences de législations en matière de travail (entre les pays) en sous-payant leurs travailleurs. C’est ce qu’on appelle le « Dumping social ».

Ce « Dumping social » entraine des conséquences néfastes, autant pour les travailleurs du pays, qui se voient refuser l’accès au travail et se retrouvent au chômage, que pour les travailleurs étrangers qui travaillent sous des conditions qui sont loin d’être tolérées par notre fameuse Déclaration des Droits de l’Homme.

Nous vous invitons, sans plus tarder, à visionner la réalisation de Yannick Bovy ! Une émission proposée par la FGTB Wallonne et produite par le CEPAG (Centre d’éducation populaire André Genot).

Une illustration parmi d’autres du fonctionnement d’un système si cher à nos politiques… et à nos économistes ! Des groupes de lutte contre ce système ont d’ailleurs émergé, en voici quelques exemples : le Comité Action Europe, la Fédération des Résistances, ou encore les Jeunes anticapitalistes.